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Bouger manger, et si on s’y mettait ? - Éduquer au bien manger

Page 4 sur 4: Éduquer au bien manger

Tout aussi importantes que la pratique d’une activité physique, l’alimentation et la diététique sont parfois difficiles à appréhender, notamment pour les jeunes soucieux de vivre sans limite ou frein. 

L’Association de Diététique et de Nutrition en Néphrologie (ADNN) forme des professionnels et accompagne le grand public (familles, proches, patients) en délivrant conseils pratiques et soutien nutritionnel. Stanislas Trolonge, son fondateur, répond à nos questions.

Vous avez créé une association pour éduquer à la nutrition. Depuis combien de temps ? Pourquoi ?

L 'ADNN (Association de Diététique et de Nutrition en Néphrologie) a été créée en 2020 en loi 1901, avec pour vocation de regrouper l'ensemble des diététicien(ne)s de néphrologie et néphrologues branchés "nutrition". A ce jour, elle comptabilise près de 220 adhérents. 

Le site internet de cette association a vu le jour en mai 2022. Il se compose d'une interface "grand public" proposant des articles, informations, supports à destination des patients et des soignants non diététiciens ou néphrologues. Une partie "professionnelle" centralise pour les diététiciens et néphrologues des contenus plus scientifiques, dont les agendas des évènements sur la nutrition notamment. 

Vous vous êtes spécialisé dans l’Éducation thérapeutique du patient dialysé. Quelles sont les caractéristiques de ce public/ ses difficultés ? y a-t-il des points de vigilance particuliers ?

Je suis spécialisé depuis 14 ans dans l'ETP, formateur également avec une expérience chez les patients dialysés mais également insuffisants rénaux chroniques et transplantés. Ma mission depuis 16 ans à la Maison du Rein, AURAD Aquitaine, est d'accompagner tous ces patients aux différents stades de la maladie rénale sur le point nutritionnel. Nous avons depuis constitué une équipe de 6 diététiciennes. 

La dialyse, notamment l'hémodialyse, nécessite un temps de traitement important, régulier et sans pause. Les patients doivent « digérer » ces temps de traitements, psychologiquement et physiquement, pour maintenir leurs activités du quotidien. 

Les adaptations alimentaires sont nombreuses : le « coût » énergétique de ces traitements nécessite des apports alimentaires suffisants en calories et protéines. Ces derniers diminuent malheureusement spontanément avec l'âge. 

La capacité des patients à uriner diminue au fil du temps. Cela demande une réduction progressive des consommations de boissons au quotidien pour ne pas fatiguer l'organisme lors des séances de dialyse lorsqu’il y a "trop d'eau" à enlever en très peu de temps ; 

Enfin, phosphore et potassium irrégulièrement éliminés tous les 2 jours, peuvent s'accumuler dans l’organisme et entraîner des complications : durcissement des vaisseaux sanguins, troubles du rythme cardiaque. 

Dans certains cas, l'alimentation peut jouer un rôle. Notre objectif de diététiciens est d'équilibrer leur alimentation, la rendre la plus qualitative tout en maintenant et adaptant leurs habitudes alimentaires et plaisirs de manger. 

Les adolescents transplantés ont-ils des problématiques spécifiques ? Besoin d’un suivi au long cours ? Y a-t-il des périodes de plus grande fragilité ? Quels conseils peut-on leur donner ?

Les adolescents sont comme tous les jeunes. Ils peuvent être attirés par une "junk food", des aliments ultra transformés riches en sel, additifs de phosphate, de potassium qui peuvent donc perturber leurs analyses de sang et état de santé. 

Qu’en pensent les diététiciens ? Sont-ils suffisamment formés ? De quels outils ont-ils besoin ?

Les diététiciens nutritionnistes, seuls spécialistes de la nutrition, sont formés en 2 ans. Dans cette formation initiale, la néphrologie n'est pas abordée suffisamment. Ainsi les diététiciens ont besoin de formation continue. C'est l'objectif de l'ADNN de participer au développement des compétences Pour une meilleure prise en charge des patients. Mon organisme de formation continue (EDUFORM) propose des formations à destination des diététicien(ne)s sur les maladies rénales et lithiasiques. 

Les services de diététique sont insuffisamment dotés de matériels nécessaires à notre pratique, notamment des logiciels de nutrition (pour mieux évaluer les apports des patients), des outils de mesure de la composition corporelle (pour évaluer et suivre les masses musculaire et grasse) sont indispensables pour un travail de qualité. 

Juliette Caillot-Vaslot

 

Dossier réalisé avec le soutien institutionnel de logo chiesi

N°61, Bouger manger