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J'ai compris

La transplantation chez les seniors - Témoignage

Page 5 sur 5: Témoignage

 

Témoignage

20 ans déjà...
Par Jean-Claude Le Bourhis, récit d’une rédemption

C’est en Juillet 1989 que tout commence. Alors que nous allons Réjane et moi rendre visite à notre fille aux Sables d’Olonne, je ressens quelque chose de bizarre. Des maux de tête, des vagues dans les yeux et je m’aperçois que je ne peux plus parler. Conduit aux urgences, je ne réalise pas très bien ce qu’il m’arrive, les médecins s’affolent... Comme mon cœur d’ailleurs que rien ne calme, ni les cachets, ni les piqûres... Il bat à plus de 230 pulsations par minute. Le cardiologue décide de me plonger dans un coma artificiel et de m’administrer un choc électrique.

Après cela, tout redevient normal et je quitte l’hôpital rapidement. Quelques jours plus tard, je reprends mon vélo (j’avais instauré des sorties hebdomadaires pour les amoureux du vélo), mais impossible de tenir les roues. Le cardiologue me diagnostique une importante insuffisance cardiaque, précisant qu’une transplantation peut se révéler nécessaire.

Malgré ses recommandations, j’avoue ne pas avoir été très sérieux alors que ma vie en dépendait. Je ne prends pas mes médicaments et la situation empire. Les analyses se révèlent mauvaises

A 61 ans, alors que la retraite pointe enfin son nez, je fais des crises de tachycardie. Et en mars 2000, je m’effondre sur la table, le nez dans mon assiette.

Arrivé au C.H.U de Nantes, dans l’Unité de Transplantation Thoracique (U.T.T), un médecin reconnaît, devant mon insistance, que biologiquement je ne fais pas mon âge. Alors que la limite d’âge de la greffe est normalement fixée à 60 ans, il accepte de tenter l’aventure malgré mes 66 ans. « Banco », me suis-je écrié en tapant du poing sur la table. Et là un miracle s’est produit. A peine deux heures d’attente, et voilà qu’un greffon est en route.

L’infirmière venue me préparer pour la greffe, me donne un cachet pour me détendre, mais cela suffit à m’endormir, et je me réveille deux jours plus tard.

Je suis attaché, je vois trouble, des silhouettes vertes dansent autour de moi, je distingue les hommes des femmes au son de leurs voix, je suis intubé et surtout je meurs de soif.

Au bout de quelques jours, finis les soins intensifs. Me voilà dans mon lit. Je me lève et fais des flexions mais par le hublot de la porte, les infirmières me surveillent. Je me prends une volée de bois vert. Mais discrètement je continue.

19 ans plus tard, j’apprends qu’à Nantes, grâce à moi, les transplantations cardiaques sont réalisées sur des personnes âgées de plus de 60 ans. Et entre nous, je n’en suis pas peu fier ! Je tiens aussi à rendre hommage ici aux donneurs d’organes et leurs familles. Sans eux, nous ne serions pas là ! Merci à vous.

 

 

Dossier réalisé avec le soutien institutionnel de Chiesi

 


 

 

Dossier, N°55